Par ce signe tu vaincras...

“Car je n’ai pas jugé que je dusse savoir parmi vous autre chose que Jésus–Christ, et Jésus–Christ crucifié.” I Corinthiens 2.2

Avons-nous compris la portée de cette parole de l'apôtre? Il était saisi, subjugué par l'oeuvre de la Croix. Ce fut sa seule rhétorique. Est-ce aujourd'hui la nôtre? Ou errons-nous, comme Constantin sur le sens de la vision?

Les chrétiens évoquent souvent l'œuvre de la croix. Le salut qui a coûté à Christ l'agonie et une mort humiliante. Certains vont jusqu'à idolâtrer l'objet de supplice. D'autres arborent, au cou, de belles croix en or. Mais avons-nous saisi dans sa profondeur et dans sa grandeur l'acte posé par Jésus pour nous?

A quoi bon chanter la Croix, si nous ne permettons à l'Esprit de Christ de nous introduire dans les profondeurs du Cœur de Dieu, percé sur la croix? Il ne s'agit pas seulement de regarder vers le Percé, mais de se laisser introduire dans les profondeurs de son amour. N'est-ce pas ce qui humilie notre orgueil?

Nous craignons d'aller plus loin, de nous introduire dans le cœur de Dieu parce que nous avons peur de perdre tous nos droits sur nous mêmes. Nous pensons à nos droits de jouir. Non, il faut accepter la Croix, accepter d'y crucifier nos droits, car Il l'a fait pour nous. Tous les droits que nous lui refusons , nous les cédons en fait au diable. A l'Adversaire, à notre accusateur qui tend toujours les fruits de l'arbre de la fausse liberté, l'évangile ajusté à nos goûts personnels.

Arrêtons-nous quelques instants et remettons ces droits que nous cachons égoïstement pour nous, à Christ, afin qu'il achève en nous l'œuvre rédemptrice. Que le « c'est accompli » de la Croix, s'accomplisse pleinement dans nos vies, devienne une réalité vécue au quotidien. Avant de prétendre vaincre, il faut se laisser vaincre par son Amour.