C’est là ce qui est procédé des cieux et de la terre quand ils furent créés, au jour où l’Eternel Dieu fit une terre et des cieux."
La traduction de ce verset est différente suivant que l’on le rattache au document sacerdotale précédant ou au document yahwiste qui suit. La plupart des traducteurs modernes
préfèrent voir dans la première partie du verset la conclusion du récit yahwiste et dans la seconde partie le début de la narration yahwiste. Une telle construction correspond difficilement à la
logique du texte où comme l’a justement signalé Godet, il s’agit de la création du ciel et de la terre. Or il n’est point question de la création du ciel dans la partie du document yahwiste que
le rédacteur final nous a conservé mais bien de celle de l’homme et de son premier contexte de vie, savoir la terre d’Eden. Il paraît donc plus naturel de voir dans le verset 4 une transition
entre deux récits. Le fait que le rédacteur sacerdotale finale utilise l’expression l’Eternel Dieu suggère nettement qu’il tenait à dire que le Dieu qui a créé l’univers n’est autre que
l’Eternel, ce afin d’éviter une lecture polythéiste des textes sacrées. Autrement, il serait plus grammaticalement correct d’y voir une suscription, ce qui ne répond ni au mouvement des textes ni
à l’habitude des écrivains vétérotestamentaires.
"Ce qui est procédé..."
Certains voudraient qu’on traduisît "origine" ou "histoire," mais le terme toledot qui vient du verbe hébreu yalad qui signifie "produire, donner naissance, engendrer". Le terme
d’ailleurs souvent associé à une généalogie, nous suivons donc ici la traduction de Godet plus respectueuse des textes.
"...le jour où l’Eternel Dieu fit la terre et le ciel".
Par ces termes, le rédacteur finale résume le récit sacerdotale, en mettant l’accent sur le fait que le récit concerne surtout le ciel "proche" de la terre, si dans la
première partie du verset il s’agit du verset de l’espace, de l’univers dans la seconde partie, le glossateur vise le ciel "proche," l’atmosphère.